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Profils physiologiques et besoins alimentaires

Si vous avez lu mes articles sur l'alimentation jusque là, vous savez que je préconise en premier lieu la nourriture sans céréales. Je vous ai déjà expliqué pourquoi physiologiquement dans plusieurs articles, et je vous ai déjà donné de nombreux éléments pour mieux comprendre comment nourrir votre cheval intelligemment.


Je vous donne aujourd'hui un nouvel élément pour vous aider dans votre choix, qui permettra de vous orienter vers le type d'alimentation qui correspond vraiment à votre cheval. Cet article vous donnera les clés pour définir si votre cheval a physiologiquement besoin d'un CMV, d'un aliment complémentaire, ou d'un aliment calorique.


Les différents profils physiologiques du cheval

En nutrition, on distingue différents profils physiologiques permettant de définir les besoins nutritionnels de chaque individu. On peut ainsi "classer" son cheval, nous permettant de définir ses besoins.


Le profil nutritionnel le plus important est celui de la "maintenance": celui-ci désigne les apports nutritionnels minimum d'un cheval en bonne santé, ayant une activité physique minimale (cheval au box, peut aussi compter pour un cheval au pré mais dans des conditions climatiques clémentes) et n'ayant aucune particularité (pas besoin de prendre ou de perdre de l'état, bon état physique général qui doit uniquement se maintenir). C'est à partir de la maintenance que tous les autres profils sont calculés.


Au delà de la maintenance, nous avons les profils de chevaux au travail: le travail léger, le travail modéré, le travail intense et le travail très intense.


Selon le livre du NRC "Nutrient Requirements of Horses - 6th Edition", on distingue les quatre profils de la manière suivante:

  1. Travail léger: 1 à 3 heures travaillées par semaine (voir plus si faible intensité), 40% de pas, 50% de trot, 10% de galop - équitation de loisir, cheval au en début de travail ou de débourrage, travail à pied et monté de faible intensité (comme beaucoup de chevaux de propriétaire)

  2. Travail modéré: 3 à 5 heures travaillées par semaine (voir plus dans la même intensité, en plus d'heures à plus faible intensité), 30% de trot, 55% de trot, 10% de galop, 5% de saut ou d'exercice plus intense - chevaux d'école, équitation de loisir et compétition de petit niveau (jusqu'à Club 2/Amateur 4) ou de dressage, fin de débourrage (une autre majorité des chevaux de propriétaire)

  3. Travail intense: 4 à 5 heures travaillées par semaine (voir plus dans la même intensité), 20% de pas, 50% de trot, 15% de galop, 15% de travail intense (galop de cross/cardio, saut d'obstacle avec hauteur, et autres activités intenses) - chevaux de compétition CSO ou CCE amateur, chevaux de polo ou de horse-ball, chevaux de course à l'entraînement hors saison.

  4. Travail très intense: heures travaillées variables adaptées à la discipline (peut corresponde à 1 heure par semaine de sprint, tout comme 10-12 heures de travail à plus faible intensité) - uniquement les chevaux de haut niveau, CSO pro et international, chevaux de course en saison, chevaux de CCE pro et internationaux.

Attention de ne pas se faire prendre au piège du nombre d'heures ! Votre cheval peut travailler 12h par semaine mais que au pas et rentrer dans la catégorie "Travail Léger". Par exemple, un poney de club qui travaille 12h/semaine rentre dans la catégorie "Travail modéré" parce que la majorité de son travail va être du pas, du trot et peu de galop avec un peu de saut en complément. Pour rentrer dans la catégorie "Travail Intense", il faut vraiment avoir les 15% de travail physiquement intense, comme le travail du cardio du cheval de cross ou du saut d'obstacle sur des hauteurs importantes, ou du travail sur du dénivelé au galop. Hors, très peu de chevaux de club font ce travail là chaque semaine.


Willow rentrait précédemment dans la case "Travail Léger", il est maintenant passé en "Travail Modéré", sachant qu'il peut travailler jusqu'à 8-10h par semaine, avec des séances de saut et du travail au galop régulier, ainsi que des sorties en extérieures. Toute fois, la majorité de son travail reste du pas et du trot, notamment avec des séances de travail à pied ou des séances plus orientée "étho" qui sont plus faibles en intensité physique.


Les autres profils sont liés à la reproduction: la jument pleine, la jument en lactation, le poulain en croissance (jusqu'à 2 ans) et l'étalon. Ces profils (particulièrement la jument en lactation et le poulain en croissance) sont les profils physiologiques ayant les besoins nutritionnels les plus importants comparé à tout les autres profils.


Alimentation basique, complémentaire ou calorique?

Ceci est une notion que j'ai développé dans le but d'aider chacun à se décider sur le type d'aliment à utiliser. Effectivement, une fois qu'on a définit le profil physiologique de son cheval, ça ne nous dit toujours pas la nourriture vers laquelle il faut se tourner.


Et d'ailleurs, souvent, la réponse est "aucune": je serai toujours la première à défendre qu'avec un accès continu à l'herbe et au foin, le cheval a tout ce qu'il lui faut. Personnellement, pour Willow, c'est le cas la majorité de l'année, je le nourris uniquement en "hiver" - environs de mi-novembre à mi-mars. Et ce uniquement parce qu'il a tendance à perdre de l'état et qu'il travaille (bon il travaille tout autant le reste de l'année... mais il a toujours eu un accès à l'herbe suffisant pour couvrir ses besoins même au travail).


Alimentation basique

L'alimentation basique est celle qu'on doit tous essayer avant d'essayer quoi que ce soit d'autre.

L'alimentation basique, c'est tout simplement un apport continu et à volonté d'un fourrage, soit du foin (et ses dérivés) soit de l'herbe, en y ajoutant (ou non) un CMV. Ainsi, le fourrage apportera tous les éléments nécessaires au cheval, et celui-ci pourra maintenir son état actuel. Le CMV permet d'apporter des oligo-éléments, des vitamines et des minéraux en plus. Dans ce cas, le cheval est par défaut nourri sans céréales (bien que le CMV peut en contenir des traces, mais les doses sont tellement minimes que ça n'a pas d'importance).


A savoir: avec un accès à l'herbe suffisant, même des chevaux au travail modéré peuvent entrer dans cette catégorie - même des juments en lactation et des poulains en croissance aussi! L'herbe est la source alimentaire la plus riche existant pour notre cheval.


Exemple: herbe à volonté + Reverdy Oligo-vit*


Alimentation complémentaire

Si ça ne suffit pas, on passe à l'alimentation complémentaire. Cette alimentation est adaptée pour les chevaux au travail léger, en maintenance ou ayant besoin d'état, voire même au travail modéré dans certains cas.


Dans ce cas, le cheval est maigre et a besoin de prendre de l'état, ou on peut aussi s'en servir en maintenance au passage à l'hiver (ce que je fais pour Willow: je sais qu'il va commencer à perdre de l'état alors j'anticipe pour maintenir son état plutôt que d'essayer de lui faire reprendre plus tard, ce qui est bien plus compliqué). On peut aussi très bien s'en servir toute l'année pour un cheval au travail qui n'a pas assez avec l'alimentation basique.


Cette alimentation apporte un complément léger en calorie et en protéines, en plus d'un apport important en oligo-éléments, vitamines et minéraux. L'alimentation complémentaire est aussi sans céréales.


Exemple: foin à volonté + Marstall Faser Light*


Alimentation calorique

L'alimentation calorique est réservée aux profils physiologiques les plus demandeurs: les poulains en croissance, les juments en lactation, (bien que comme dit précédemment dans certains cas un apport en herbe est suffisant même pour ses deux catégories) et les chevaux au travail intense.


L'alimentation calorique assure un apport en énergie, en protéine et en amidon - c'est dans cette catégorie qu'on peut commencer à donner des céréales, toujours en quantités raisonnées et adaptées à chaque cheval.


Exemple: Foin à volonté + herbe au paddock + Pure Feed Pure Performance*


Conclusion

Maintenant que vous êtes plus éclairés sur le profil physiologique de votre cheval, vous pouvez choisir un type d'alimentation - basique, complémentaire ou calorique. Le maître mot est toujours l'adaptation à chaque cheval: certains chevaux au travail intense se satisferont très bien d'une alimentation basique alors que d'autres au travail modéré auront besoin d'une alimentation calorique. Au sein même de l'alimentation calorique, il existe plusieurs types d'aliments qui peuvent être considérés. Attention dans ce cas là: c'est dans cette alimentation (que la plupart des marques proposent) qu'on trouve le plus de problèmes d'équilibre alimentaire ou de qualité des produits.


 

* ces exemples sont donnés purement à titre indicatif, pour que vous puissiez vous représenter chaque type d'alimentation. Les aliments choisis ne sont pas les seuls disponibles pour chaque catégories, bien qu'ils soient tous des aliments de qualité que je peux recommander. La clé: adapter à chaque cheval.


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