Je pare beaucoup de "pieds-nus" sur le site, mais je ne vous ai jamais raconté mon histoire à moi, comment j'en suis arrivée là. Je vous propose donc cet article, pour retracer mon parcours, comment j'entretiens les pieds de Willow, et mon opinion sur le pieds-nus en général. Restez bien jusqu'à la fin, vous y trouverez mes petits secrets pour assurer un parcours pieds-nus réussi.
Avant de commencer, j'insiste que ceci est un article d'opinion. Vous n'êtes pas obligés de la partager, et vous pouvez parfaitement ne pas être d'accord avec moi. Ceci est purement mon expérience, et si ça se trouve, l'année prochaine je lirai tout ça en me disant que j'étais vraiment stupide ... Qui vivra verra!
Le début de la réflexion
La réflexion a commencé il y a bien longtemps, de manière un peu inconsciente au début. Je me rappelle de mon tout premier contact avec l'idée du cheval pied-nus: c'était au lycée en discutant avec une grande éthologue française, Hélène Roche. Effectivement, il se trouve que j'étais en lycée agricole et que j'avais l'option hippologie-équitation, et que c'est Hélène qui nous donnait les cours d'hippologie. Je me souviens être restée avec elle discuter après les cours et commencer à aborder cette idée de chevaux pieds-nus, notion qui semblait encore bien étrange à cette époque (j'ai eu mon bac en 2013, donc ça remonte!).
Toutefois, à l'époque, je ne montais que des chevaux de club, bien souvent ferrés devant, et impossible pour moi pour de vraiment expérimenter - je n'ai pas été chercher plus loin. Je suis ensuite rentrée en Equine Science, et j'ai commencé doucement à pousser la réflexion, notamment avec une amie à moi qui était très, très pro-pieds-nus, formée au parage naturel, et qui gérait ses chevaux elle-même.
Le début de l'aventure avec Willow
C'est ensuite en 2014 que je rencontre mon Willow: il était jeune, non débourré, et par conséquent, non ferré. C'est un peu la coïncidence qui a créer un vrai intérêt: vu que Willow n'avait jamais été ferré, j'ai pensé que c'était l'occasion de me lancer.
A l'époque je n'y connaissais rien, je ne savais même pas vraiment à quoi ressemblait un pied-nu sain. Et de toute façon, Willow ne travaillait pas de manière intense, et uniquement au pré ou en carrière. C'est donc le maréchal de la pension qui le gérait dès que ses pieds commençaient à craquer, pour 20€, c'était suffisant.
Toutefois, quelques mois plus tard, je change de pension et je demande la venue du maréchal, un nouveau. Et je peux vous dire que ça a été la dernière fois pour longtemps... C'était horrible. Willow était cabré, complètement braqué, les yeux exorbités. Impossible de le parer correctement, le maréchal a fait un travail bâclé (en m'insultant à moitié en plus parce que mon cheval était ingérable...). La difficulté c'est qu'à l'époque j'étais en Irlande, que là-bas le pied-nus c'est pas courant (voire même inexistant) et qu'il n'y avait aucun professionnel qui pouvait s'en charger.
J'ai donc commencé à apprendre tout ce que je pouvais apprendre sur le sujet: lire des livres, des articles, des sites internet... Tout ce que je trouvais. Mon amie a aussi accepté de venir le parer une première fois, et ça a été compliqué.... Plus de 3 heures pour faire les deux antérieurs. Willow était complètement traumatisé. Il donnait très très bien les pieds mais il avait associé le parage avec l'horreur du maréchal... Il se défendait énormément et on a dû redoubler de patience pour ne jamais s'énerver.
Après ce premier parage avec mon amie, j'ai paré moi-même les postérieurs... Et je me débrouille depuis ce temps là (c'était en Septembre 2015). J'ai continué d'en apprendre le plus possible, d'apprendre de lui en adaptant mon parage à chaque fois... Au fur et à mesure des parages Willow a passé sa peur pour finir un vrai amour.
La poursuite de l'aventure: stratégies de parage et questionnements
L'aventure a continué jusqu'à aujourd'hui. Parer Willow est pour moi un moment très important de ses soins. Les pieds en disent tellement long sur la santé et la locomotion d'un cheval! Je sais à la qualité de la corne et à la présence ou non de seimes/bleimes la qualité de sa nutrition et de son état physiologique. Je sais à l'usure de ses sabots et à l'apparition d'évasement la qualité de sa locomotion. Je sais à la texture et à la forme de la fourchette l'état des structures interne du pied et du fonctionnement de l'arrière du pied.
Disclaimer: ceci ne sont pas des instructions de parage, et ne correspondent qu'à mon cheval. N'allez pas vous amuser à faire la même chose... C'est ce que 5 ans à parer Willow moi même (soit plus d'une centaine de parages) m'ont appris sur ses pieds à lui.
J'ai adapté mon parage à lui de A à Z. J'ai un parage différent en été et en hiver, un rythme différent et des priorités différentes. En période sèche et chaude, ma priorité est le développement des structures internes et externes, donc garder un pied bien court qui permet de bien engager la sole et la fourchette. Le rythme de la pousse est plus élevé, je pare donc tous les 15 jours (je peux aller jusqu'à 3 semaines mais j'évite). Dans ce cas j'évite un maximum de toucher à la sole et à la fourchette, l'essentiel de mon parage se concentre sur la paroi. De ce fait, j'engage un maximum la sole et la fourchette avec le sol, ce qui permet de les exfolier naturellement et de les développer en terme de densité. Et oui, en faisant ça je déroge à certaines "règles" du parage naturel sorti des livres: je laisse la fourchette plus haute que les talons. Mais c'est ça qui va me permettre d'avoir de belles fourchettes tout l'hiver. Le fait de garder le pied extrêmement court est aussi quelque chose qui peut surprendre. Mais je vois bien la différence. Dès que je laisse un peu trop pousser, alors la sole et la fourchettes sont protégées par la longueur de paroi, notamment en période sèche où les sols sont durs. Cette protection ne permet pas le durcissement des tissus de la sole et de la fourchette, qui entraîne donc à une sensibilité qui se voit notamment en la présence de cailloux. Willow devient par la suite sensible sur les cailloux, et particulièrement sensible après parage. Alors que si je garde les pieds courts, il n'y a jamais de problèmes et il passe sur les cailloux sans soucis.
En saison froide et humide, les pieds de Willow passent en mode "survie", la pousse ralentit et il est impossible pour moi de continuer à les développer (même avec beaucoup de sorties en extérieur, ses pieds ne bougent jamais dans un sens positif en hiver). Il est donc crucial que mon développement de l'été ait été maximal. Mon rythme de parage passe donc à 3 voire 4 semaines. A vrai dire la fréquence de parage influe assez peu sur la qualité des pieds. D'ailleurs je suis arrivée au point où je ne compte plus le temps écoulé, je pare quand il semble nécessaire, c'est tout, mais ça tombe souvent dans les 4 semaines. Mon parage se concentre alors beaucoup plus sur les fourchettes et la sole. La sole s'exfolie moins et a vite tendance à s'accumuler (je précise que je ne "pare" pas la sole, j'utilise simplement une brosse métallique régulièrement). Les fourchettes perdent très vite en qualité, c'est donc la chasse à la moindre trace de fourchette morte que j'enlève sans trop hésiter. Je m'attarde moins sur la paroi, de toute façon les sols sont mous donc je n'aurai jamais de problème de sensibilité.
Je sais aussi que le parage des antérieurs et des postérieurs est très différent. Ses antérieurs sont très ronds, la paroi est extrêmement dure et solide (la paroi interne par contre a plus vite fait de casser) et les fourchettes sont très peu développées. Je dois donc faire attention en hiver de ne pas succomber aux pourritures, et m'assurer de bien développer les fourchettes en été. Pour les postérieurs c'est tout l'inverse. La paroi s'use plus vite, et les fourchettes sont très (trop même) développées. Impossible d'avoir une pourriture de fourchette aux postérieurs, par contre les glomes s'abîment vite, et on a vite fait d'avoir des microfissures en pince (une microfissure est une fissure de la paroi interne ou externe uniquement qui se voit mais n'affecte pas directement l'intégrité de la paroi et qui, généralement, est supprimée lors d'un parage).
Voilà donc ce que j'ai appris sur lui. Et certaines choses ne sont peut être pas comme vous l'avez lu ou appris, mais c'est ce qui fonctionne. Après, une question primordiale pour moi était de savoir: qu'est ce qui me dit que mon parage est vraiment idéal pour lui? Comment savoir si c'est vraiment optimal?
Eh bien je vais vous dire, j'ai eu la réponse à ma question sans le vouloir. Je me suis toujours dit que Willow avait de beaux pieds, faciles d'entretien, sans sensibilité parce qu'il n'avait jamais été ferré, et que j'avais tout simplement de la chance. Mais j'ai très vite déchanté je vous assure. L'été dernier, dans le cadre de ma formation, je suis partie 3 mois à l'étranger. J'ai donc du confier le soin des pieds de Willow à un """professionnel"""... un maréchal, avec lequel j'ai beaucoup parlé, qui avait l'air de plutôt pas trop mal travailler. J'ai donc bien paré Willow juste avant de partir, et ai commandé deux parages pendant les 3 mois, en comptant qu'il serait à nouveau paré par moi au retour.
Et mama mia quelle horreur! Et pourtant l'été a été très sec et très chaud, les conditions idéales donc pour bien développer ses pieds. Mais bon... Quand je suis revenue il refusait de marcher sur autre chose que de l'herbe ou du sable. Ses antérieurs étaient tellement ronds qu'il avait des énormes séparations de paroi sur les cotés, et la paroi interne fissurée de partout. Je lui avais demandé de ne pas toucher aux fourchettes, il avait respecté ma demande, mais le reste du pied était tellement massacré que les fourchettes étaient toutes petites et à la limite de la pourriture. Il avait même, pour la toute première fois de sa vie, une seime à un antérieur...
C'était le fond du gouffre pour moi, et l'assurance absolue que plus jamais quelqu'un d'autre que moi ne toucherait à ses pieds. Quand c'est moi qui le pare, Willow est un tout terrain absolu, bien qu'il soit une vraie chochotte. Il galope sur tout terrain, même en forêt sur les cailloux et au milieu des racines. Je me souviendrais longtemps de notre voyage dans le Connemara où les chemins étaient complètement recouverts de caillasse (et pas de la petite) et Willow marchait parfaitement là dessus pendant plusieurs kilomètres et plusieurs jours d'affilé... 2 parages par un maréchal et il refusait de marcher sur un chemin dur... Le chemin a été long pour récupérer ses pieds, et comme je l'avais craint, l'hiver est très compliqué. Pourriture de fourchette, une espèce de début de fourmilière (qui ne lui était jamais arrivé non plus), problème de contraction des talons par compensation... Enfin juste la confirmation que finalement, je fais du bon boulot.
Désormais, Willow vit une vie parfaitement normale pieds-nus. On va en balade sur tout terrain sans se poser de question, il dresse et il saute comme tout le monde, enfin bref, il fait tout ce qu'un cheval ferré fait, sans limitation, sans question, sans problème. Finalement personne ne remarque qu'il est pieds nus. Et pourtant il est au travail et assez intense. Il saute presque toutes les semaines, il est dans un grand pré de plusieurs hectares, il travaille tous les jours et de manière intense plusieurs fois par semaine. Il y a deux kilomètres (donc 4 km aller-retour à chaque fois, presque tous les jours) sur du dur (passage sur herbe, terre compactée avec des cailloux, et un peu de béton) entre son pré et la carrière qu'il fait au trot derrière ma voiture (oui c'est quelque chose de très particulier à la Cense, vous ne pouvez comprendre que si vous y êtes déjà allés).
Mon opinion sur le pied-nus de manière générale
Je suis par conséquent devenue une vraie convaincue du pied-nu, comme vous l'avez surement remarqué avec mon site. Je suis passée par cette phase extrémiste où l'idée même de clouer un fer aux pieds était de la maltraitance pure et dure... Mais je me suis depuis longtemps défaite de cette idée.
En fait, je pense fermement que, dans les bonnes conditions (et c'est bien là le maître mot), tout cheval est capable d'être pieds-nus, et que c'est mieux pour lui, pour sa locomotion, pour son bien-être, pour sa santé et pour sa performance.
Dans les bonnes conditions... Je ne peux pas insister suffisamment sur l'importance des conditions dans lequel le cheval se trouve. Et les bonnes conditions ça englobe tout un tas de choses: les conditions de vie, certes, mais aussi le travail demandé, l'alimentation, et surtout (surtout!) la bonne volonté du propriétaire. Ce dernier reste pour moi le facteur le plus important du cheval pied-nu (et oui, c'est un facteur extrinsèque au cheval lui-même).
Et si n'importe quelle de ces conditions n'est pas présente, alors il sera mieux pour le cheval d'être ferré.
Pour moi, la réussite d'un cheval pieds-nus dépend des facteurs suivants:
Si le cheval a déjà été ferré, pour combien de temps et à partir de quel âge.
Les transitions vers le pieds-nus sont toujours extrêmement compliquées, et je ne pense pas, personnellement, que tous les chevaux ferrés peuvent passer pieds nus. Et non je ne me contredis pas: tout cheval peut être pieds nus, mais la première condition c'est de ne jamais souffrir de la ferrure. Un cheval ferré trop tôt ne peut pas développer correctement ses parties internes, et dans certains cas, ceci empêche le cheval d'être confortable dans ses pieds sans protection. On se retrouve alors souvent "condamné" à utiliser des protections temporaires comme des hipposandales, ou alors à abandonner l'idée d'avoir un cheval pieds-nus et de ferrer (on peut aussi utiliser des fers alternatifs si l'idée du pied-nu nous tient vraiment à coeur). Dans ce cas d'ailleurs, il faut bien garder centrale l'idée du bien-être avant tout: ce n'est pas parce qu'on a la conviction que notre cheval est mieux pieds-nus que c'est forcément le cas. Des fois on peut se retrouver avec des propriétaires qui veulent tellement rester pieds-nus qu'ils oublient que leur cheval est boiteux, qu'il marche sur des oeufs et que sa locomotion n'est pas correcte. Je préfère voir ces chevaux ferrés, à la condition bien évidemment que ce soit bien fait (et là il y a l'autre problème de savoir ce qu'est une bonne ferrure... mais ce n'est pas le sujet ici).
Si on est prêt à ajuster nos priorités en fonction de ce que les pieds de notre cheval sont capables de faire, et à consacrer du temps pour développer ces capacités.
Bin oui, cet été quand Willow marchait sur des oeufs, j'ai abandonné l'idée des grandes balades en forêt au galop, et j'ai privilégié des petites balades au pas en main pour faire fonctionner ses pieds sans affecter sa locomotion. Et je consacre beaucoup de temps au parage pour m'assurer que tout est toujours nickel. Et il faut être prêt à ça, même si ça peut être très frustrant. Il en va de même sur votre implication dans le parage du cheval. Plus le temps passe et plus j'ai des retours d'expériences de gens autour de moi, plus je me rends compte que les histoires les plus réussies sont celles où les propriétaires sont impliqués dans le parage du cheval, à un degré plus ou moins important. Et ça ne m'étonne pas, puisqu'au final, c'est le propriétaire qui connaît le mieux son cheval. Le pareur ne vient qu'une fois toutes les 6 semaines et juste pour parer... Il ne voit pas le cheval au quotidien. Je suis sûre que même un simple dialogue entre le pareur et le propriétaire suffit, si le propriétaire n'a pas suffisamment confiance pour prendre la râpe lui-même. Encore faut-il que celui-ci soit suffisamment observateur pour voir les changements de comportement ou de locomotion de son cheval, aussi infimes soient-ils.
Si la locomotion de notre cheval est correcte et suffisante.
Et là aussi se joue un point très important. Le mouvement est un facteur absolument essentiel, central même, à la réussite du pied-nu. Et il y a plusieurs aspects qui rentrent en compte: la quantité, la qualité, et les surfaces rencontrées.
La quantité réfère donc aux conditions de vie du cheval: un cheval doit bouger tout le temps. Il est donc bien plus difficile d'obtenir des pieds-nus sains en ayant un cheval au box, et plus le cheval reste longtemps au box pendant la journée, plus c'est difficile. Je ne pense pas que ce soit impossible... Mais c'est très difficile. Même Willow, qui est dans un très grand pré, et a toujours vécu dehors en toute saison, je vois tout de suite la différence quand il travaille plus et qu'il fait plus de kilomètres.
La qualité, quant à elle, réfère non seulement à la manière dont le cheval pose ses pieds au sol (les talons en premier) mais aussi toute sa locomotion au dessus. Les chevaux boiteux, avec des compensations, des douleurs, ou même des chevaux restreints dans leurs mouvements (non sortis en liberté ou dans des terrains trop petits, ou seuls les menant donc à rester plus statiques) n'auront jamais d'aussi beaux pieds. A retenir aussi que dans le cas d'une transition vers le pieds-nus, on est confronté à ces problèmes de locomotion: on veut faire marcher son cheval pour qu'il développe ses pieds, on pense donc en terme de quantité et non de qualité. Un mauvais mouvement est tout aussi détrimentaire (voir pire) que l'absence de mouvement. Donc bouger pour stimuler, oui, mais à la condition que le mouvement soit correct physiologiquement parlant.
Et enfin parlons des surfaces rencontrées. Plus le cheval marchera sur une grande diversité de terrains au quotidien, plus ses pieds seront de qualité. Je peux vous dire que n'importe quelle sortie en extérieur renforce les pieds de Willow de manière hallucinante. Un cheval qui fait box/carrière/paddock ne pourra jamais développer des pieds capables d'aller sur du béton ou des cailloux (évidemment, si on ne leur demande jamais, comment pourraient-ils le faire?). Et ça, c'est reconnu par la science. Ce n'est pas que les pieds qui se développent en variant les surfaces: c'est tout l'appareil locomoteur, les tendons, les muscles, les os, la proprioception...
Si notre cheval est bien nourri et en bonne santé.
Un bon pied ça commence par l'intérieur. Des traitements médicamenteux lourds (ou pas d'ailleurs, les vaccins et les vermifuges suffisent) mènent très souvent à des problèmes de pied (pourriture de fourchette, fourmilière, évasement provenant d'une déficience lamellaire, paroi cassante et seimes, bleimes, etc.) Il en va de même pour l'ingestion de n'importe quelle toxine, ou des déficiences alimentaires. Il faut donc être prêt à s'engager dans une gestion plus naturelle des maladies (dans la mesure du possible), dans le raisonnement de la vermifugation, et dans une alimentation plus saine (passant notamment par le fourrage à volonté et par la suppression ou diminution de l'utilisation de céréales ou d'aliments industriels).
La performance attendue du cheval.
A un certain niveau de performance, il est impossible de rester 100% pieds-nus. Les longues courses d'endurance ne peuvent se courir sans protection, et à la condition que les pieds du cheval soient au préalable entraînés. Luca Moneta, un cavalier de CSO au plus haut niveau, a déferré tous ses chevaux, mais les ferre à nouveau pour les compétitions (soit il remet des fers soit il utilise des bandes en résine dépendant des chevaux et des conditions), et utilise des hipposandales pour l'entraînement. Toutefois, ceci est vraiment du haut niveau. Il faut donc avant tout savoir s'adapter, et surtout bien retenir que les pieds, c'est comme tout le reste du physique du cheval: ça s'entraîne, ça se développe. On n'imaginerait pas pratiquer du sport de haut niveau sans se muscler ou sans développer ses capacités cardiaques. Il en va de même pour les pieds. J'ai tendance à croire d'ailleurs, que si les pieds du cheval n'en sont pas capables, alors le reste du corps ne l'est pas non plus... à méditer.
Le secret du pied nu pour moi, il est vraiment là: à quel point on connaît son cheval, à quel point on est observateur et capable de se remettre en question. Ce que j'aime plus que tout dans le pieds-nus, c'est que ce n'est pas juste une question de pieds, c'est toute une démarche, une manière de penser et de voir les choses. C'est une approche complètement hollistique, qui nous ramène vers l'essentiel: écouter son cheval, et s'adapter en fonction.
Коментарі