Un stress métabolique qui laisse des traces
J'ai commencé comme tout le monde: un vermifuge administré comme indiqué sur le paquet. J'en savais un minimum - résistance aux vermifuges, se servir de la bonne molécule pour les bons vers, ce genre de chose.
Mais quand j'ai commencé à vraiment me renseigner sur le pieds-nus, ça m'a ouvert les yeux sur tout un tas de chose - et notamment, les vermifuges. Il faut savoir que si des lignes horizontales apparaissent sur les sabots de votre cheval (ferré ou pas!) c'est toujours mauvais signe. Il peut y avoir beaucoup de raisons. Sur un pied nu et sain, c'est forcément une raison "interne", qui peut aller d'un déséquilibre alimentaire jusqu'à la fourbure - régime riche en sucre, carence en minéraux, toxines... Tout ça peut créer ces fameuses lignes de stress. Vous pouvez en voir un exemple sur la photo ci-dessus: le pied de Willow le 5 mai 2016, 2 mois environs après un vermifuge chimique. J'ai ensuite appris ceci: environs un mois après chaque vermifuge, une ligne horizontale apparaîtra invariablement sur les sabots de votre cheval. Il est donc important de réaliser que quand on vermifuge son cheval, on lui administre, délibérément, une toxine qui va stresser son métabolisme au point qu'il en reste une cicatrice sur ses sabots.
Ça fait réfléchir, non?
Une solution "naturelle"?
Traiter le problème n'est pas si facile que ça, en tout cas si on veut le faire correctement. J'ai donc décider d'expérimenter l'option "naturelle", mais il y a un certain nombre de conditions à respecter:
Le cheval en question est en bonne santé, autant digestive qu'immunitaire
Il est adulte (si vous voulez le faire sur les poulains il faut vraiment bien s'y connaître en vermifuge naturel et surveiller ça de très près, donc de façon générale je préconiserai de ne pas le faire sur des chevaux de moins de 3 ans)
Il est à jour de vermifuge - il a déjà un compte de coproscopie inférieur a 200 opg* (idéalement commencer à 0 pour pouvoir contrôler plus efficacement par la suite)
On peut faire des coproscopies* régulièrement (tous les 2-3 mois minimum)
L'environnement joue un rôle extrêmement important. Effectivement, s'il y a un problème à l'origine, c'est bel et bien parce que le cheval n'est pas dans son environnement naturel. Dans la nature, le cheval ne mangerait pas autour de ses crottins et de ceux des autres chevaux et ne risquerait donc pas de s'intoxiquer. L'espace limité, aussi grand le pré soit-il, est donc LA cause pour laquelle il y a un problème de parasitisme.
Idéalement le cheval devrait vivre au pré où les crottins sont ramassés tout les jours ou tout les 2 jours max. Les compagnons de pré devraient eux aussi suivre un programme de vermifuge naturel et avoir un compte constant de moins de 200 opg*.
Après ce n'est pas parce que vous n'êtes pas dans cet environment que ça ne peut pas marcher! Ça veut simplement dire que vous devrez continuer à envisager le chimique quand c'est vraiment nécessaire (mon conseil: quand le compte de la copro revient à 600 opg* et plus).
Votre programme de vermifugation peut alors être séparé en 2 sous-programmes: la prévention et le traitement.
Programme préventif
La prévention c'est donner toutes ses chances au cheval pour contrôler lui-même le problème des vers. Il y a deux axes à ça: garantir la bonne santé du cheval, et produire un environnement digestif dans lesquels les vers ne "voudront" pas rester.
Les vers sont des parasites que le système immunitaire du cheval est capable d'éliminer. Un bon système immunitaire va permettre de naturellement réguler le taux d'infestation. C'est pourquoi il est conseillé de toujours avoir un peu de parasites et de ne pas vermifuger quand le compte de la copro est inférieur à 200opg*. Cela permet de continuer de stimuler le système immunitaire contre les parasites. Si le cheval tombe malade, il est alors conseillé de faire une copro, pour vérifier que les parasites n'ont pas profiter d'un système immunitaire affaibli pour s'installer. De bonnes plantes pour promouvoir le système immunitaire sont l'echinacée (cf photo à gauche), le cynorhodon et le pissenlit.
On peut ensuite utiliser des plantes qui promeuvent un bon environment digestif pour éviter l'installation des parasites (et aider à leur excrétion): une bonne alimentation équilibrée est primordiale, et ajouter des herbes telles que le thym, l'origan, les mentholés (tout types de menthe) et/ou des graines telles que la courge (cf photo à gauche), le fenouil (cf photo à droite) et l'anis vert. LE vermifuge
naturel par excellence c'est l'ail, qui est efficace contre tout type de parasites, y compris externes (en excrétant du souffre par la peau du cheval), mais il ne faut pas l'utiliser à la légère. Une utilisation sur long-terme mène à des problèmes d'accumulation de métaux lourds, donc à utiliser avec parcimonie. Personnellement j'en donne 20g/j (en seringue) pendant 7 jours tous les 1er du mois entre les mois d'avril à septembre (inclus), ce qui correspond à peu près à 42 jours dans l'année et 840g/an (normalement on conseille des cures d'1kg en 2 mois...).
Programme de vermifugation
Pendant cette période de prévention, on continue de garder un oeil sur l'environnement (si possible) et surtout sur les copro (ne surtout, surtout pas se mettre au vermifuge naturel sans copro; tous les chevaux réagissent différemment et certains sont reconnus pour être plus sensibles aux vers que d'autres).
Puis vient le temps où, peut-être, la copro revient positive. Il y a alors 3 options:
opg<200: on laisse comme ça en gardant bien un oeil sur l'état du cheval
200<opg<600: on donne un vermifuge naturel
opg>600: on donne un vermifuge chimique adapté
Je n'en suis pas encore arrivée à la deuxième option, j'ai toujours eu des copro négatives, donc je ne sais pas encore trop ce que je donnerai en terme de vermifuge naturel. J'ai entendu du bien sur ceux aux huiles essentielles, mais je ne suis pas décidée. Ce sera l'occasion d'un prochain article!
*la coproscopie est faite chez un vétérinaire, elle permet de calculer ne nombre d'oeuf de parasites dans les excréments du cheval. Le résultat sera alors donner en "opg": le nombre d'oeuf par gramme d'excrément. Pour plus d'info sur les copro, cliquez ici. Vous y trouverez aussi des information pour faire vos copro - où et comment.